La Passion ou l'expérience d'être rejeté par ceux qu'on aime
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Ce Vendredi 15 Avril 2022, toutes les Églises Chrétiennes commémorent La Passion du Christ, la crucifixion de Jésus, sa mise à mort après un procès biaisé et préparé de longue date (dès le début de son Ministère, de sa Mission de Messie envoyé par Dieu pour nous sauver).
Dans cette dernière phrase mise entre parenthèse se trouve une signification ultime et universelle de la crucifixion.
Jésus a été classé au rang de renégat, de traître, de coupable, de contre faiseur, de menteur, de bandit, et a été jugé et mis à mort par ceux-là même qu'il aimait! Peut-on imaginer ce que cela fait d'être rejeté et tué par ceux-là même que l'on aime? Or, justement, cette expérience est universelle et principalement pour les pauvres.
En effet, «Dieu créa l'Humain à son image, il le créa Homme et Femme» comme écrit dans la Genèse; c'est-à-dire que l'homme se cherche tout naturellement un complément féminin, est attiré par la femme. Or, depuis la Révolution Industrielle (Française même puisque c'est elle qui l'a initiée), il existe un poor-men-bashing de la part des femmes, une tendance instituée par l'enseignement, les médias, la culture, au darwinisme social rabaissant l'homme pauvre au rang d'en quelque sorte "intouchable hindou".
Un homme pauvre, sans avenir et même pas artiste de rue les poches pleines de drogues («bitch on the men with drugs, it's usual since the sixties»), peut de ce fait avoir ressenti cette expérience universelle du rejet et même parfois de la condamnation par celles-là même qu'il aime; à ce point universelle que le philosophe humaniste existentialiste Jean-Paul Sartre l'a abordé (au sujet du poor-men-bashing) dans un livre, une pièce de théâtre en fait, intitulé "La Putain Respectueuse".
Pour ma part c'est du vécu. Mais il faut bien savoir que dans mon cas je l'ai bien cherché: j'ai rejeté le Dieu d'Abraham, Créateur de l'Univers Visible et Invisible, bien avant de connaître le rejet de la part des femmes.
De par cette expérience du rejet féminin, je ne peux qu'imaginer ce que Jésus-Christ a pu ressentir en étant rejeté et en subissant le coup monté contre lui permettant à ceux-là même qu'il aimait de le crucifier.
De cette leçon on en imagine tout autant ce que Dieu lui-même doit ressentir lorsqu'il est rejeté par l'une de ses créatures, en premier Iblis (l'Ange Déchu ou Satan), ensuite l'Humain. Mais comme l'explique le Livre de la Sagesse de Salomon (pas présent dans la Bible Protestante), Dieu aime toutes ses Créatures sinon il ne les aurait pas créées et appelle chacune d'elle à revenir à lui sans relâche.
Dieu attend de nous une réponse d'Amour, parce qu'il nous aime, telle est il me semble la leçon de cette Passion du Christ...
La Bible et la Bible (le Texte) seule!
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Une des professions de Foi du protestantisme est «la Bible et la Bible seule!»; c'est-à-dire qu'une position n'est pas tenable en fonction du nombre de Sacrements reçus (et s'il y en a beaucoup dans le Catholicisme Romain, il n'y en a qu'un chez les Protestants: le Baptême) mais bien en fonction de son exactitude avec le contenu des Textes Sacrés, la Bible, Ancien et Nouveau Testaments.
Dès lors je m'étonne que le mouvement de la Réforme initiée au XVIe Siècle (1517) ne se soit pas attaqué à un dogme de l'Église Catholique clairement en contradiction avec ladite Bible. Ce dogme, né seulement plus de trois siècles après le christianisme, voudrait que Jésus, le Messie, soit «Dieu fait chair». Pourtant de récentes enquêtes d'opinion montrent que 60% des Catholiques Romains français participant à la Communion (Eucharistie) n'y croient pas un seul instant et que c'est également le cas de 40% des Évangéliques d'Amérique du Nord.
Outre qu'une lecture globale de la Bible nous indique une nette différence entre Jésus-Christ Messie et Dieu; on n'a pas besoin d'aller aussi loin pour le comprendre, la lecture de deux Évangiles nous suffit à appréhender l'hérésie que constitue ce dogme introduit par Constantin Ier.
Ainsi, au récit du baptême de Jésus par Jean-le-Baptiste, après que Jésus soit sortie de l'eau une voix, celle de Dieu, se fait entendre et déclare: «voici mon fils bien-aimé en qui j'ai mis toute ma joie»; et non «me voici parmi vous».
Partant du principe que Dieu n'est pas le Diable, le Diabolo, le "Double-Face", le "Trompeur" et que donc il ne saurait mentir ni par action ni par omission, on peut en déduire que Jésus-Christ est bien le Messie, le Fils de Dieu mais pas "Dieu fait chair".
Bon, un théologien doublé d'un psychiatre pourrait faire une analyse contextuelle et nous parler du phénomène des hallucinations collectives qui prennent une signification selon le contexte culturel des individus y soumis.
Parlons donc de ce que Jésus dit de lui-même.
Il y a de nombreux passages dans les Évangiles où Jésus se distingue de Dieu le Père (notamment ses instants de prières). Mais j'en retiendrai un particulièrement significatif dans ce débat.
C'est en Matthieu 20.23 (chapitre 20, verset 23): «vous boirez effectivement de ma coupe, leur dit Jésus. Mais ce n'est pas à moi de décider qui sera assis à ma droite et à ma gauche; ces places sont à ceux pour qui mon Père les a préparées».
Il n'y a pas plus clair et les évangiles, même celui de Jean, sont remplis de ce genre d'exemples. Alors si on admet que Jésus serait «Dieu né du Vrai Dieu» ou «Dieu fait Chair», alors on peut aussi dire qu'avant d'être le "Roi des Juifs" c'était surtout et avant tout le "Roi des Schizophrènes"...
Bref, j'en reviens au début: la Bible et la Bible seule! Et comme l'écrivait un théologien protestant; «là où le protestant dira la Foi en Jésus, le Catholique dira la Foi en l'Église»...